La démocratisation de l’ordinateur, d’Internet haut débit illimité ou encore le développement des outils collaboratifs (dématérialisation et partage de documents, visioconférence) ont fortement contribué à l’émergence d’un nouveau mode de travail : le télétravail. Ces nouveaux travailleurs, les télétravailleurs, exercent leur profession « hors des murs » de leur société. La génération internet façonne ainsi un monde du travail à leur image.
Le télétravail : définition
De manière simple, le télétravail s’effectue à distance par le biais des nouvelles technologies de l’information et de communication. Plusieurs types d’organisation s’ouvrent à vous : travailler à temps complet à votre domicile, en alternance entre l’entreprise et votre domicile ou encore le nomadisme.
Plus adapté à certains corps de métiers plutôt qu’à d’autres, cette nouvelle manière de bosser s’adresse le plus souvent au secteur de l’information et du tertiaire. Par exemple : la presse, la publicité, la traduction, la comptabilité, le secrétariat ou encore le commerce. Ce contrat peut prendre effet dès l’embauche ou ultérieurement, grâce à un contrat avenant. A tout moment, il peut-être suspendu.
Cet aménagement sera couronné de succès uniquement, si les démarches découlent d’une demande spontanée de la part du salarié. Mais, avant de vous lancer dans cette aventure, effectuez un essai sur plusieurs semaines. Ce type d’organisation doit parfaitement convenir à vous et à votre employeur.
Le télétravail : vos droits
Les règles du jeu ne changent pas. En tant que télétravailleur, vous jouissez des mêmes droits et garanties que n’importe quel salarié de l’entreprise. Que vous soyez à la maison ou au bureau, la charge de travail, les normes de production et les résultats restent exactement les mêmes. Votre poste de travail est simplement déplacé.
Télétravail ne signifie pas être disponible 24h sur 24. Une durée maximum de travail assortie d’un temps de pause vous est imposée. Au-delà de ce laps de temps, toutes les autres heures sont comptabilisées en heures supplémentaires.
De plus, vous êtes assujetti aux mêmes contraintes d’évaluation et entretiens professionnels. Vous, de votre côté, vous avez le droit de suivre une formation.
Au niveau du salaire, le montant de vos rémunérations ne peut être inférieur ni au SMIC, ni au minimum prévu par les textes conventionnels.
Le télétravail : une plus grande flexibilité
Le télétravail vous offre une certaine liberté en terme d’organisation.
Le brouhaha des open spaces, les aléas des grèves, les heures interminables passées dans les transports ou dans les bouchons sont révolus. Votre nouveau bureau devient le temple de la zen attitude. Le stress, la fatigue ou encore l’absentéisme font, en effet, partie de votre ancienne vie. Le chant des oiseaux berce, désormais, votre quotidien. Vous participez à la réduction des émissions de CO2 en limitant vos déplacements. Vous êtes également plus disponible pour votre famille. Cette nouvelle philosophie vous va ravir. Les employeurs constatent une augmentation non négligeable de la productivité des télétravailleurs. La cerise sur le gâteau, les factures de transports et de nourrice diminuent nettement.
Plutôt matinal ou vespéral ? Peu importe. Vous êtes le seul maître de votre temps. Un seul impératif à respecter : rendre les dossiers dans les délais impartis. Néanmoins, pour dissocier vie privée et vie professionnelle, déterminez avec votre employeur vos horaires. Durant ce créneau, il pourra ainsi vous joindre librement.
Le télétravail se développe lentement dans les entreprises françaises. Dans un rapport rédigé par la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP), son accroissement est considéré comme « marginal en raison de sa culture marginale ». La distribution et le contrôle du travail soulèvent de nombreuses interrogations. Les entrepreneurs craignent de perdre une certaine main mise sur le travail de leurs salariés.
Le télétravail : réussir à conjuguer vie privée et vie professionnelle
Le télétravail exige un environnement favorable et adapté au travail. Travailler sur la table de la cuisine ne sera, en effet, pas très productif.
Installez votre bureau dans une pièce consacrée entièrement à votre emploi. Cette séparation avec le reste du logement, vous permettra de travailler dans des conditions optimales et de résister aux tentations extérieures telles que passer l’aspirateur, regarder la tv ou faire la cuisine. Cet aménagement empêchera également votre famille de vous déranger, à tout bout de champ, durant vos horaires de travail.
Le télétravail requiert un système informatique adapté, avec des règles de confidentialité et un accès sécurisé au réseau de l’entreprise. Par conséquent, que votre bureau soit disposé dans un open space ou à votre domicile, votre matériel sera le même. A savoir : un ordinateur, un abonnement internet haut débit, un téléphone portable et une imprimante notamment. Rassurez-vous. Leur coût est entièrement à la charge de votre employeur. De plus, ce dernier gère les frais d’installation et de maintenance.
A noter, au niveau de l’employeur, le télétravail ne permet pas à l’entreprise de réaliser réellement des économies. D’un côté, il réduit l’espace du siège de la société mais, de l’autre il développe de nouveaux moyens de communication.
Le télétravail : maintenir une cohésion sociale
Travailler à la maison ne constitue pas un long fleuve tranquille. Au fil des semaines, vous vous isolez toujours davantage du reste des salariés.
Pour éviter de vous exclure définitivement, vous devez entretenir un lien avec vos collègues. N’hésitez pas à leur rendre visite de temps en temps, histoire de dire bonjour, de prendre des nouvelles des uns et des autres. Nouvelle direction, nouvelles normes de travail ou restructuration, essayez aussi de rester à l’écoute de la vie de l’entreprise. Et enfin, entretenez-vous régulièrement à votre chef afin d’effectuer un bilan sur votre travail. L’ensemble de ces efforts vous permettra, si votre contrat de travail en tant que télétravailleur s’achève, de revenir en douceur à votre ancien poste.
Rompre radicalement tout lien avec le monde extérieur, ne convient pas à tous. A un moment ou un autre de la journée, le besoin de partager son quotidien avec ses collègues se fait ressentir. Pour y remédier, des télécentres et coworking space ont fait leur apparition. Ces derniers offrent des structures de télétravail collectif proche de votre lieu de domicile. Leur accès est gratuit ou forfaitaire. L’objectif : mutualiser les équipements (bureau, internet, téléphone) tout en maintenant une vie sociale du travail (espace de réunion, de détente). Le télécentre dépend de la politique menée par les collectivités locales en faveur du développement rural. Quant au coworking, plus urbain, il s’adresse en particulier aux personnes en freelance et à la constitution de réseaux. Dans un même lieu, vous retrouvez des travailleurs indépendants issus du même secteur que vous.
A noter, dans un rapport récent sur le télétravail, le Conseil général de l’Industrie de l’énergie et des nouvelles technologies (CGIET) recommande une limitation à deux ou trois jours par semaine maximum de travail en dehors de l’entreprise.
Le télétravail, bientôt inscrit dans le code du travail
Le télétravail bénéficie, en France, d’un véritable statut depuis l’accord national interprofessionnel signé en juillet 2005. Mais, son cadre juridique reste, à l’heure actuelle, beaucoup trop confus. Aucun texte de loi propre au télétravail n’est, en effet, en rigueur. La jurisprudence est également trop contraignante.
Pour remédier à ces multiples problèmes, le gouvernement français réfléchit sur plusieurs pistes. Parmi elles, la création d’un site public dédié, la mise en place d’un mandant permettant aux entreprises d’y recourir en cas de circonstance exceptionnelle, l’expérimentation de conseils aux PME, etc. en attendant son inscription prochaine dans le code du travail.