la reconnaissance de la personne et la reconnaissance de sa contribution dans le travail permet de valoriser la personne et favorise le bien être en entreprise
La reconnaissance au travail, c’est le besoin d’être reconnue comme une personne compétente, capable de s’investir pour participer aux résultats du travail. Il existe différents sources de reconnaissance, celles liée à la personne, aux compétences et aux résultats. Cet article se concentrera sur les deux formes de reconnaissance de la personne : la reconnaissance existentielle et la reconnaissance de l’investissement individuel.
La reconnaissance existentielle : reconnaître que la personne est présente, qu’elle existe
C’est la reconnaissance liée au fait d’être humain. Lorsqu’elle existe, elle comble le besoin d’être reconnue en tant que personne humaine à part entière, capable de prendre part à la vie de groupe, de comprendre, de réfléchir et de participer à la vie de la structure avec les autres, au sein de l’entreprise.
Elle va se manifester au travail par le fait de reconnaître la personne sur le lieu du travail : lui dire bonjour, lui parler, lui expliquer le déroulement de la vie de l’entreprise, la faire participer à la vie de l’entreprise, lui demander son avis en tant que membre du groupe, reconnaître sa participation, etc.. Elle recouvre les règles du bien vivre en société. Bien qu’elle ne soit pas nommée directement par le droit du travail, sa mise à mal systématique au quotidien, aboutit aux phénomènes de harcèlement.
Son absence produit aussi la discrimination dans le travail. La discrimination dans le travail consiste à ne pas reconnaître une personne au travail comme une personne à part entière. Elle est basée sur l’infrahumanisation qui considère que la personne discriminée est moins humaine que soi et son groupe. Ainsi la personne de sexe féminin « étant fondamentalement moins humaine » que la personne de sexe masculin, il peut être envisagé et normal de lui donner un salaire moindre pour le même travail. Le travail identique n’est pas reconnu à valeur égale du fait d’une différence observable : le sexe. La discrimination est aussi sanctionnée par le droit.
La reconnaissance de l’investissement au travail : reconnaître l’engagement individuel
C’est la reconnaissance de la capacité à s’investir, à faire des efforts pour réaliser le travail. Elle valorise l’investissement de la personne au travail : les heures supplémentaires, les formations, l’expérience et l’ancienneté ; les moyens mis en oeuvre pour faire son travail et le réussir. Elle dépend de l’organisation du travail et des demandes spécifiques à la situation de travail. La reconnaissance de l’investissement n’est pas liée aux résultats mais bien aux efforts. Elle peut prendre la forme d’augmentations de la rémunération : les salaires, les primes, etc. mais aussi plus symboliques : remerciements publics, citations, etc.
On observe que l’engagement est le domaine le moins clarifié et qui peut dépendre aussi bien d’une spécificité du secteur, du métier ou du management de l’entreprise. Le salarié gagne à connaître les modes de reconnaissance de son engagement pour éviter les surprises ; par exemple des heures supplémentaires non payées car non demandées par l’employeur, etc. Il est aussi recommandé de ne pas être naïf quand à la reconnaissance future d’un engagement présent ; délocalisation d’entreprises malgré les efforts des travailleurs et des bénéfices, par exemple.
Le niveau de détresse, de souffrance au travail est différent selon les formes prises par l’absence de reconnaissance de la personne, par exemple ; la mise au placard, le harcèlement, la discrimination qui génère plus de souffrance que le non paiement de quelques heures supplémentaires dans un contexte relationnel néanmoins positif. L’absence de reconnaissance existentielle semble plus génératrice de souffrance que l’absence de la reconnaissance de l’engagement : mais les deux restent sources de souffrances pour la personne. Chacun en fonction de son histoire professionnelle et personnelle ayant des attentes plus ou moins élevées en termes de reconnaissance individuelle au travail.